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Ces distinctions sont justes et réelles, et il faut les bien retenir, parce qu’Aristote en fait grand usage. Voici des exemples qui les éclaircissent. Quand on dit d’un musicien qu’il marche, c’est un mouvement ou un changement accidentel ; car en tant que musicien, il ne marche pas ; seulement l’être qui marche a pour attribut ou accident d’être musicien. En second lieu, on dit d’une chose qu’elle change ou se meut, quand il n’y a parfois qu’une partie de cette chose qui se meuve ou qui change réellement : ainsi, l’on dit d’un malade qu’il se guérit, bien que ce ne soit que son exil ou sa poitrine qui se guérisse ; c’est là un simple mouvement partiel. Enfin le mouvement absolu est celui d’une chose qui se meut en soi et primitivement tout entière, sans que ce soit indirectement ou partiellement : ainsi, quand on dit que tel homme marche, parce que sa personne tout entière se déplace et change de lieu, c’est un mouvement absolu. Le mobile qui se meut ainsi est alors le mobile en soi. Ces trois nuances sont tout aussi vraies pour le moteur que pour le mobile ; et le moteur peut être ou indirect et accidentel, ou partiel, ou absolu.

Il y a donc ici cinq termes à considérer pour se rendre compte du mouvement dans toute l’étendue