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phénomènes dont pour nous cette science est nécessairement composée. Aristote ne parle ni d’optique, ni d’acoustique, ni de calorique, ni d’électricité, ni de magnétisme. Non pas que quelques-uns de ces phénomènes n’eussent été observés aussi par les anciens ; mais la science de la nature ne s’étendait pas alors à ces détails ; et l’analyse n’avait pas été poussée aussi loin. On s’en tenait aux généralités les plus étendues ; et comme il arrive toujours quand la science débute, elle s’arrêtait aux faits les plus frappants et les plus palpables. Or il n’en est pas dans la nature de plus certain ni de plus évident que le mouvement sous toutes ses formes ; et voilà comment la Physique d’Aristote n’est au fond qu’une théorie du mouvement. C’est une étude sur le principe le plus général et le plus important de la nature ; car sans ce principe, ainsi qu’Aristote l’a dit bien des fois, la nature n’existe pas ; elle s’identifie en quelque sorte avec lui.

Il ne faut donc pas trop s’étonner si dans l’ouvrage du philosophe on trouve de la métaphysique, et non de la physique au sens où nous l’entendons. Il faut nous dire que le mouvement est dans l’ordre des idées le premier fait que doit constater la science de la nature et dont elle doit se rendre compte,