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l’eau, où se produit ce mouvement du projectile, transmettent le mouvement parce qu’ils sont divisibles ; et il faut qu’ils soient mus constamment par des impulsions qui viennent à la suite des autres. Donc, encore une fois le mouvement vraiment continu ne peut être produit que par l’immobile, puisqu’alors le moteur étant éternellement semblable, il sera à l’égard du mobile qu’il meut dans un rapport toujours le même et continu.

Ainsi, je conclus d’après tous les principes précédemment exposés, que le moteur premier et immobile ne peut pas avoir de grandeur quelconque ; car s’il avait une grandeur, elle serait ou finie ou infinie. Or, nous avons démontré plus haut dans nos Considérations physiques (Livre III, ch. VII), qu’il ne peut pas y avoir de grandeur infinie, et nous venons de prouver que le fini ne peut pas posséder une force infinie, pas plus qu’une chose finie ne peut produire le mouvement pendant un temps infini. Mais le premier moteur produit un mouvement éternel pendant une infinie durée. Donc, le premier moteur doit être indivisible ; donc il est sans parties ; donc il n’a absolument aucune espèce de grandeur ; et c’est à ces conditions seulement qu’il donne un mouvement indéfectible à l’univers entier.

FIN DE LA PARAPHRASE DE LA PHYSIQUE D’ARISTOTE.