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surpasse toute puissance finie. Donc, pour toute puissance finie, il faut que le temps soit fini comme elle ; car, si dans un tel temps donné, telle force produit un certain mouvement, une force plus grande dans un temps moindre, mais dans un temps toujours fini, produira ce même mouvement ; et ce sera selon une proportion inverse, c’est-à-dire que plus la force augmentera, plus le temps diminuera. Mais, ici, la force totale est supposée infinie, comme le sont le nombre infini ou la grandeur infinie, qui surpassent tout nombre ou toute grandeur finie. On pourrait encore démontrer ce troisième principe en supposant une puissance de même espèce que celle de la grandeur infinie, et en plaçant cette nouvelle puissance, qui serait finie, dans une grandeur finie, au lieu d’une grandeur infinie. Etant finie, elle pourra mesurer la puissance finie qui est dans la grandeur infinie ; et, alors, la grandeur infinie sera dénuée de toute puissance ; ce qui est impossible. Donc, il est impossible aussi qu’une grandeur infinie n’ait qu’une puissance finie.

Donc, en résumé, une puissance infinie ne peut pas se trouver dans une grandeur finie, pas plus qu’il ne peut y avoir de puissance finie dans une grandeur infinie.

Un quatrième et dernier principe, c’est qu’un mouvement, pour être continu et uniforme, doit s’appliquer à un seul mobile et être donné par un seul et unique moteur. Mais avant de démontrer ce principe, il faut résoudre une question assez délicate qu’on pose assez souvent pour les corps qui sont animés d’un mouvement de translation. La voici. Nous avons dit que tout mobile est toujours mu par quelque chose ; et alors, on demande comment il se l’ait que certains corps, les projectiles, par exemple, qui