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direction dans un sens plutôt que dans l’autre.

D’une autre part, la course des projectiles est encore un argument contre le vide. L’air dans lequel ils se meuvent, même après que la force qui les a lancés cesse de les toucher, finit par les arrêter. Mais dans le vide une fois que le corps serait mis en mouvement, pour quelle cause s’arrêterait-il jamais ? Le vide est donc absolument contraire aux phénomènes que nous pouvons observer ; et il n’y aurait aucun motif, si le vide existait réellement, pour que le corps sortit jamais de son inertie, ou qu’il cessât jamais de s’agiter indifféremment dans tous les sens. Dans cette hypothèse du vide, comment expliquer encore cette proportionnalité des mouvements entre eux, qui sont d’autant plus rapides ou plus lents que les corps mus sont plus lourds ou plus légers, ou que les milieux traversés sont d’autant plus résistants ou plus faciles à diviser ? Il n’y aurait plus avec le vide de proportion possible, et le mouvement de tous les corps devrait y être d’une rapidité infinie.

Je n’insiste pas sur ces arguments contre le vide, dont quelques-uns sont fort ingénieux ; mais on peut dire qu’aujourd’hui cette question obscure n’est pas encore résolue, même avec les expériences