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mais alors le mouvement qui a lieu sur cette droite n’est plus simple ; il est composé, puisqu’il revient sur lui-même. Dès lors il n’y a plus un mouvement unique ; il y a deux mouvements. Que si le mouvement ne revient pas sur lui-même, il est incomplet et il s’éteint. Mais le complet est antérieur à l’incomplet, en nature, en raison et même chronologiquement, de même que l’impérissable est également antérieur au périssable. Ajoutez que le mouvement qui peut être éternel, est supérieur à celui qui ne peut pas l’être. Or, la translation circulaire peut être éternelle, tandis que parmi tous les autres mouvements, translation ou tout autre, il n’ y en a pas qui jouisse de cette propriété ; car il y faut toujours un repos ; et du moment qu’il y a repos, c’est que le mouvement a cessé et a péri.

XIV.

Du reste, on comprend très bien que la translation circulaire soit une et continue, tandis que la translation en ligne droite ne peut pas l’être. Dans le mouvement direct, tout est déterminé : le point de départ que quitte le mobile, le milieu qu’il traverse ou l’intervalle qu’il parcourt, et la fin à laquelle il arrive ; la ligne droite a tout cela en elle-même. Ainsi il y a un point où le mobile commencera nécessairement son mouvement, et un point où il achèvera et finira de se mouvoir ; car tout mobile est nécessairement en repos aux deux extrémités, et à celle d’où il part puisqu’il n’a pas encore le mouvement, et à celle où il arrive, puisqu’il ne l’a plus. Mais dans la translation circulaire, tous ces éléments sont infinis ; car dans les points qui forment une circonférence, où trouver une limite