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qu’il n’y a qu’un seul mouvement qui puisse être continu, et que ce mouvement est le mouvement circulaire. Par conséquent, la continuité du mouvement n’est possible, ni dans l’altération, ni dans l’accroissement et la décroissance malgré ce qu’on en a cru. Voilà ce que nous voulions dire pour démontrer qu’il n’y a de changement ou de mouvement infini et continu que dans la translation circulaire. Partout ailleurs, le mouvement ne peut être ni continu ni infini.

XIII.

Il est tout aussi clair que, parmi les translations, c’est la translation circulaire, qui est la première de toutes. En effet, ainsi que nous l’avons dit un peu plus haut (dans ce même livre, ch. XII) la translation ne peut avoir que trois espèces : ou elle est circulaire, ou elle est en ligne droite, on enfin elle est mi-partie de l’un et de l’autre, circulaire et directe. Évidemment la translation circulaire et la translation en ligne droite sont antérieures à la translation mixte, qui se compose des deux. Mais j’ajoute que la translation circulaire est antérieure aussi à la translation directe ; et la raison, c’est qu’elle est plus simple et plus complète ; car il est bien impossible qu’une droite, selon laquelle se passerait le mouvement, soit infinie ; il n’y a point d’infini de ce genre. En supposant même qu’il y eût une ligne de cette espèce, le mouvement n’y pourrait avoir lieu pour quoi que ce fût, attendu que l’impossible ne se produit jamais, et qu’il est bien impossible qu’un mobile quelconque puisse parcourir jamais une ligne infinie. Il faut que la droite soit finie ;