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rattache sans cesse dans le mouvement circulaire. C’est là ce qui fait que ce mouvement est le plus accompli de tous et le seul qui soit parfait.

La distinction que nous venons de faire doit prouver que les autres espèces de mouvement ne peuvent pas plus être continus que la translation en ligne droite ; car, dans toutes les espèces de mouvement autres que le déplacement local, il faut que le mouvement se répète à plusieurs reprises et toujours dans les mêmes points. Ainsi, dans l’altération, le mouvement passe par les qualités intermédiaires, et dans le mouvement de quantité, par les grandeurs moyennes, selon que le corps grandit ou qu’il diminue. II n’importe pas d’ailleurs que ces intermédiaires soient plus ou moins nombreux, de même qu’il n’importe pas qu’on retranche au corps ou qu’on y ajoute. De toute façon, le mouvement se répète en passant plusieurs fois par les mêmes points.

Une conséquence assez importante que nous pouvons tirer de tout ce qui précède, c’est que les physiciens ou philosophes naturalistes ont eu bien tort de prétendre que toutes les choses qui tombent sous nos sens, sont dans un flux et un mouvement perpétuels, attendu que selon eux les choses doivent toujours avoir un des mouvements dont nous avons parlé. A les en croire, ce serait surtout le mouvement d’altération qui se produirait dans les choses ; car ils prétendent qu’elles sont dans un état d’écoulement et de dépérissement incessants ; et de plus, ces philosophes rangent la génération et la destruction des choses dans le mouvement d’altération. Mais la théorie que nous venons d’exposer est contraire à celle-là ; et elle a dû prouver, contre l’opinion des Naturalistes,