Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/57

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’on suppose vide, il y a ce corps subtil qu’on appelle l’air, et cet autre corps, plus subtil que l’air même, qu’on appelle l’éther, et qui remplit tout l’espace au-delà même du ciel entier.

Aristote semble adopter tout à fait la démonstration d’Anaxagore, et il rejette comme lui et comme. Platon la possibilité du vide, soit dans le monde, soit dans l’intérieur des corps. Les corps se dilatent et ensuite ils se contractent ; mais ce n’est pas à dire qu’il y ait pour cela du vide en eux. Ce sont tout simplement certaines parties qui en sont expulsées, comme l’air est expulsé des outres dégonflées dans l’eau. Le développement et la croissance de certains corps ne prouvent pas davantage qu’ils aient des vides dans leur intérieur ; car l’accroissement peut tenir à une simple modification ; et par exemple, dira-t-on que l’eau contient des vides, parce qu’elle prend un développement considérable quand, par la vaporisation, elle se change en air ? Le vide, loin d’être nécessaire au mouvement, comme on se le figure, y serait plutôt un obstacle invincible. Dans le vide, les corps perdraient leur tendance naturelle qui les porte en haut s’ils sont légers, et en bas s’ils sont pesants. Il n’y aurait plus aucune différence, et il serait bien impossible d’y distinguer aucune