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postérieure du temps et non point à la partie antérieure.

Soit le temps représenté par ABC, et soit la chose qui change, représentée par D. Dans la première partie du temps, dans A, cette chose est blanche ; mais dans le temps B, elle ne l’est plus. Il s’ensuit que dans le temps C, il faut qu’elle soit tout à la fois blanche et non-blanche ; il faut tout à la fois qu’elle soit et ne soit pas. Ainsi, dans A tout entier et dans un point quelconque que l’on prendrait sur A, elle est certainement blanche ; mais en B elle ne l’est plus ; et comme C est dans les deux, il faut aussi qu’elle soit en C l’un et l’autre. Il n’est donc pas tout à irait exact de dire que la chose est blanche dans A tout entier ; il faut en excepter le dernier instant de A représenté par C, et c’est la, précisément que commence la partie postérieure du temps.

Ce qu’on vient de dire pour la pure existence de la chose, pourrait s’appliquer également à son devenir et à sa destruction. Si au lieu d’être blanche en A tout entier, elle devenait non-blanche, ou cessait d’être blanche, ce serait dans le point C qu’elle serait devenue ce qu’elle est, ou bien qu’elle aurait cessé de l’être. Ce serait. donc toujours en C qu’il faudrait dire qu’elle est blanche ou qu’elle ne l’est pas ; car autrement on tomberait dans les impossibilités signalées plus haut, et alors on serait amené à dire que la chose ne sera pas, bien qu’elle soit devenue, et qu’elle sera encore, bien qu’elle ait péri. En d’autres termes, on arrive à cette conclusion contradictoire que la chose est tout ensemble blanche et non-blanche, c’est-à-dire qu’elle est et qu’elle n’est pas.

De ceci il ressort en outre cette conséquence, que le temps ne