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continu, dans lequel il n’y a pas de temps d’arrêt, quelque court qu’on le suppose.

C’est là tout au contraire ce qui se passe nécessairement dans un mouvement qui revient sur lui-même. Car supposons qu’un corps monte de G en D, et qu’il redescende ensuite de D en G, il est clair que l’extrémité D devient double pour ce corps, qui l’emploie à la fois comme fin et comme commencement, et qui d’un seul point en fait deux. Donc nécessairement le corps s’arrête en D, et ce n’est pas dans un seul et même temps qu’il peut y arriver et sur le champ en repartir ; car, autrement, il serait tout à la fois et ne serait point dans un seul et même instant, ce qui est absolument impossible.

Mais on ne peut plus dire du point G ou du point D ce que nous disions du point D, considéré comme milieu. On ne peut pas considérer D comme une simple section de la ligne où le corps arrive et d’où il repart ensuite ; car le point G, ou le point I), n’est plus en simple puissance ; il est en acte ; et l) est la fin que le corps doit nécessairement atteindre quand il va en un sens, et G la fin qu’il atteint nécessairement aussi, quand il va dans un sens différent. B, au contraire, en tant que milieu, n’était qu’en puissance, tandis que G ou D est nécessairement eu acte, quand le mouvement s’arrête effectivement,à l’un de ces points pour revenir sur lui-même. L’un est la fin quand le mouvement va de bas en haut, et l’autre est le commencement quand le mouvement va de haut en bas.

Ce qu’on dit des points doit d’ailleurs s’entendre tout aussi bien des mouvements que le corps reçoit tour à tour, c’est-à-dire que les mouvements ne sont pas moins différents que les points eux-mêmes.