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l’espace, le mouvement en haut est contraire au mouvement en bas ; le mouvement en avant est contraire au mouvement en arrière ; et le mouvement à droite est contraire au mouvement à gauche ; car ce sont là les oppositions de l’espace et du lieu. Nous avons ensuite établi plus haut (Livre V, ch. VI) quelles sont les conditions qui font qu’un Mouvement est un et continu ; et nous avons dit que c’est le mouvement d’une seule chose, dans un seul temps, et dans un récipient qui ne présente pas de différence spécifique ; car il n’y a que trois termes à considérer : le moteur-mobile, homme ou Dieu, peu importe ; le moment ou le mouvement se passe, c’est-à-dire le temps ; et enfin ce en quoi il se passe, c’est-à-dire, ou le lieu, on l’affection, ou la grandeur. Or, les contraires diffèrent spécifiquement, et ne sont pas les mêmes. Ainsi, une des conditions leur manque, et le mouvement qui se passe entre des contraires ne peut pas être continu.

Je viens de dire qu’un corps qui parcourt une ligne droite, et qui revient par cette même ligne, a des mouvements contraires. Ce qui le prouve, c’est que, si l’on suppose deux mouvements simultanés, l’un de A en B et l’autre de B en A, il est clair que ces deux mouvements s’arrêtent mutuellement et se font obstacle. Donc, ils sont contraires. Il en serait de même pour le cercle, si les deux mouvements avaient lieu sur une même circonférence dans des sens différents. Le mouvement de A en B y est contraire au mouvement de A en C ; ils s’arrêtent réciproquement, bien qu’ils soient continus et qu’ils n’aient point de retour sur eux-mêmes, par cela seul que les contraires s’empêchent et se détruisent l’un l’autre. Les deux seuls mouvements qui ne soient pas précisément