Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/560

Cette page n’a pas encore été corrigée

la continuité du mouvement qu’il faudrait alors que l’être pérît immédiatement après qu’il est né, sans subsister la moindre parcelle de temps ; ce qui est contraire à l’observation. Si ce principe est vrai de la génération, à plus forte raison l’est-il des autres mouvements ; car il est conforme aux lois de la nature que ce qui a lieu pour une espèce de changement, ait lieu également pour les autres espèces.

XII.

Après avoir prouvé que la translation seule peut être continue, il nous faut prouver qu’il n’y a qu’une seule espèce de translation, la translation circulaire, qui puisse fournir un mouvement infini, unique et éternellement continu.

Quand un corps est animé d’un mouvement de translation, il ne peut avoir qu’une de ces trois directions, ou il se meut circulairement, ou il se meut en ligne droite, ou il se meut suivant une combinaison du cercle et de la ligne droite. La translation est donc ou circulaire, ou directe, ou composée. Il est d’ailleurs évident que, si l’un de ces deux premiers mouvements n’est pas continu, il est égaleraient impossible que le mouvement formé des deux le soit davantage.

Je veux démontrer d’abord que la translation en ligne droite ne peut pas être continue. Le mouvement d’un corps qui se meut en ligne droite et dans une ligne finie doit être fini ; car ce corps revient nécessairement sur lui-même ; et, en revenant par la ligne droite qu’il a déjà parcourue, il reçoit les mouvements contraires. S’il s’agit de