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altération il change de qualité, et qu’il change de quantité dans la croissance et le décroissement. Ce n’est que dans la translation qu’il reste ce qu’il est essentiellement, ne changeant absolument que de lieu sans la moindre modification substantielle. Enfin une dernière preuve, et la plus forte de toutes, qui atteste que la translation est le premier des mouvements, c’est que ce mouvement est celui qui convient d’une manière toute spéciale au moteur primitif, au moteur qui se meut lui-même ; or, ce qui se meut soi-même est le principe et la cause initiale pour tous les mobiles et les moteurs qui suivent, et qui viennent après, quel qu’en soit le nombre. Donc, en résumé, la translation est évidemment d’après tout ceci le premier des mouvements.

XI.

Maintenant, il nous faut expliquer la nature et l’espèce de cette translation première ; et la même étude nous conduira à démontrer la vérité de ce principe que nous avons supposé plus haut (chapitre précédent) et que nous supposons encore ici, à savoir qu’il peut y avoir un mouvement continu et éternel.

Je m’attache d’abord à prouver qu’il n’ y a que le mouvement de translation qui puisse être continu. En effet, dans tous les mouvements et dans tous les changements, quels qu’ils soient, le mouvement se fait toujours d’un opposé à un opposé, c’est-à-dire entre des contraires. Ainsi, par exemple, l’être et le non-être sont les limites entre lesquelles se passent, ]a génération et la destruction. Pour l’altération, les limites dans lesquelles elle se renferme