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des mouvements ; et si, dans la translation même, on distingue diverses espèces de translations antérieures ou postérieures, il s’ensuit que la première de toutes les translations est aussi le premier des mouvements, le mouvement premier.

Ce mouvement de translation ou de déplacement que nous venons de voir dans tous les changements de qualité, se retrouve également dans les changements de quantité. En effet, on a dit que toutes les affections des choses se réduisent à la condensation et à la raréfaction. Ainsi, la pesanteur et la légèreté, la mollesse et la dureté, le chaud et le froid ne sont, à ce qu’il semble, que des modifications qui condensent les corps ou les raréfient d’une certaine manière. Or, la condensation et la raréfaction ne sont au fond que la réunion et la séparation des éléments dont les corps se composent, et qui font, selon qu’ils sont réunis ou séparés, qu’on dit des choses qu’elles naissent ou qu’elles périssent. Mais pour se réunir, aussi bien que pour se séparer, il faut toujours qu’il y ait un changement de lieu, un déplacement, de même encore que pour s’accroître ou dépérir, il faut aussi que la grandeur change plus ou moins de lieu dans l’espace. Ici encore il y a donc translation, c’est-à-dire mouvement local.

Voici encore un autre argument pour prouver que la translation est le premier des mouvements, le mouvement par excellence. Mais il faut expliquer d’abord ce qu’on entend par Premier ; car ce mot, soit qu’il s’agisse de mouvement, soit qu’il s’agisse de toute autre chose, peut avoir plusieurs acceptions. Ainsi, on appelle dans un sens Premier et antérieur, tout ce dont l’existence est indispensable