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transmet n’est plus identique. En passant successivement dans des lieux contraires, ou en revêtant des formes contraires, il transmettra aussi d’une façon contraire le mouvement à tous les mobiles secondaires, selon qu’il sera lui-même tantôt en mouvement et tantôt en repos.

Ceci nous amène à la solution de la question que nous nous étions posée au début (dans ce même livre, ch. III), à savoir : Pourquoi toutes choses ne sont-elles pas en mouvement ou en repos ? Pourquoi certaines choses sont-elles dans un mouvement éternel ? Pourquoi certaines autres sont-elles dans un éternel repos ? Pourquoi y a-t-il des choses qui sont tantôt en repos et tantôt en mouvement ? La cause de toutes ces diversités doit maintenant nous être évidente : c’est que les unes sont mues par un moteur immobile ; et alors elles changent éternellement, tandis que les autres n’étant mues que par un mobile qui change lui-même, doivent changer dans les mêmes conditions que lui et en subir toutes les variations. Enfin, quant au moteur immobile qui persiste, ainsi que nous l’avons dit (dans ce même livre, ch. VII), dans une absolue identité, ce qui est éternellement le même, il ne peut communiquer qu’un seul et absolu mouvement.

X.

Pour rendre tout ceci encore plus clair, nous allons prendre un autre principe et rechercher s’il peut ou non y avoir un mouvement continu ; et, en admettant l’existence d’un tel mouvement, nous rechercherons ce qu’il est et quel est le premier de tous les mouvements parmi toutes les