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tantôt le milieu où vit l’animal, l’ingestion de divers éléments qui entrent eu lui, et, par exemple, l’ingestion de la nourriture qu’il prend. Les animaux dorment, quand ils digèrent ; et lorsque la nourriture est distribuée dans le corps ils s’éveillent, et ils se mettent alors en mouvement par une cause qui leur est étrangère. C’est là ce qui t’ait que les animaux ne se meuvent pas continuellement, et qu’ils ont des intermittences de repos ; car dans les êtres qui se meuvent ou semblent se mouvoir eux-mêmes, le moteur doit être différent d’eux, bien que ce moteur lui-même puisse être mu et qu’il puisse changer.

Dans tous ces cas, le moteur primitif, c’est-à-dire ce qui est à soi-même cause du mouvement, se meut bien spontanément ; mais c’est cependant encore d’une façon accidentelle, en ce sens que c’est le corps qui change de place, et que par suite ce qui est dans le corps en change aussi. Le moteur alors est mu, comme il arrive dans le cas d’un levier qui soulève un poids. Le levier est mis en mouvement par la main, qui, elle-même, est mue ainsi que lui par l’homme.

De ces observations, on peut conclure qu’un moteur immobile par lui-même, mais qui est susceptible d’un mouvement indirect, ne peut jamais produire un mouvement continuel. Or, il y a nécessité que le mouvement soit continu et éternel. Il faut donc non moins nécessairement qu’il y ait un moteur immobile qui ne soit pas mu par simple accident, s’il est vrai. ainsi que nous l’avons dit (dans ce même livre, ch. VII) qu’il doit y avoir dans les choses un mouvement indéfectible et éternel, et s’il est vrai que l’univers doit demeurer en lui-même tel qu’il est et toujours dans le même lieu ; car, le principe restant