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démonstration, et en admettant que tout mobile est mu par quelque chose, que ce quelque chose est ou immobile ou mn à son tour, et que s’il est mu, il l’est toujours ou par lui-même spontanément ou par une cause étrangère, nous en sommes arrivés à établir les principes suivants : Il y a un principe qui donne le mouvement à tout ce qui est mu ; pour tous les mobiles, quels qu’ils soient, ce principe est toujours en définitive le moteur qui se ment lui-même ; en un mot, ce qui ment l’univers doit être immobile.

Un premier fait de toute évidence, c’est qu’il y a des êtres qui se meuvent eux-mêmes : tels sont les animaux, et d’une manière plus générale, les êtres vivants. C’est même en observant les êtres de cette espèce, qu’on a été conduit à penser que le mouvement avait pu naître à un moment donné, sans avoir existé préalablement, parce qu’on voyait ces êtres, qui à un certain instant sont immobiles, se donner tout à coup le mouvement à eux-mêmes, du moins en apparence. Mais il faut remarquer que ces êtres ne peuvent se donner à eux-mêmes qu’une seule espèce de mouvement, la translation dans l’espace, et même qu’à y bien regarder ils ne se la donnent pas précisément, puisque la cause initiale de leur mouvement se trouve véritablement en dehors d’eux. De plus, il y a dans ces animaux une foule de mouvements non moins naturels que la translation qu’ils ne peuvent se donner en rien, l’accroissement, la destruction, la respiration, etc., mouvements que l’animal subit même en restant en place, et sans aucun rapport à ce mouvement spécial qu’il semble se donner à lui-même quand il le veut. La cause de ces mouvements fort différents de la translation c’est