Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/544

Cette page n’a pas encore été corrigée

trouve primitivement dans des corps qui sont simplement divisibles en puissance et qui sont indivisibles en acte.

Je conclus de tout ceci qu’évidemment le moteur premier est immobile ; car, soit que le mobile qui reçoit le mouvement soit seul, et qu’il s’arrête sans autre intermédiaire au primitif immobile qu’il touche directement, soit qu’il touche un autre mobile qui aurait la faculté de se mouvoir lui-même tout en étant en repos, de l’une et l’autre manière, le moteur primitif n’en est pas moins toujours immobile, après tous les intermédiaires qu’il met en mouvement.

VII.

Le mouvement étant nécessairement éternel, et ne devant jamais cesser, il faut nécessairement aussi qu’il y ait quelque cause qui meuve primitivement les choses, soit une, soit multiple ; et cette cause est le premier moteur immobile. Peu importe, d’ailleurs, pour la démonstration que nous raisons ici, qu’il y ait des choses éternelles qui ne produisent point le mouvement ; nous ne nions pas l’existence de ces choses ni leur immobilité ; et nous nous bornons à prouver qu’il faut de toute nécessité qu’il existe quelque chose qui soit à l’abri de toute espèce de changement, soit absolue, soit accidentelle, et qui ait la faculté de communiquer le mouvement à quelque autre chose qui est en dehors de lui et lui est étranger. On peut objecter encore qu’il y a des choses qui, sans naissance et sans destruction, c’est-à-dire sans changement, peuvent tantôt être et tantôt n’être pas ; j’en conviens, et si une chose sans parties et absolument indivisible tantôt existe et