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attendu qu’elle peut, en se vaporisant, devenir de l’air ; mis même lorsqu’elle est devenue de l’air, il est possible encore que cet air ne soit léger qu’en puissance aussi ; par exemple, quand il rencontre un obstacle qui l’empêche de monter en haut, comme il le ferait par son mouvement naturel ; mais, dès que l’obstacle a disparu, le léger en acte se produit, et l’air monte dans un lieu plus élevé. Ce double changement de puissance que je signale dans l’air se produit également dans tous les mouvements de qualité ; et pour reprendre l’exemple cité un peu plus haut, la qualité de savant doit changer pour arriver à être en acte ; car, lorsqu’on a déjà la science, on peut l’appliquer sur le champ, si rien ne fait obstacle ; mais il faut l’avoir préalablement avant de pouvoir l’appliquer. De même encore pour les mouvements de quantité ; car la quantité se dilate et s’étend si rien ne s’y oppose. Écarter l’obstacle qui s’oppose à l’acte et l’empêche, c’est, si l’on veut, mouvoir d’une certaine façon, puisque c’est rendre le mouvement possible ; mais, en réalité, on ne peut pas dire que ce soit précisément mouvoir. Par exemple, si l’on retire la colonne qui supporte une pierre, la pierre tombe ; mais on ne peut pas dire que ce soit la mouvoir. Si l’on retire un poids qui est placé sur une outre pleine d’air au fond de l’eau, l’outre remonte à la surface ; mais on ne lui a pas donné le mouvement à vrai dire. Ce n’est mouvoir qu’indirectement ; de même qu’on ne peut pas dire que ce soit le mur qui meuve la balle, quoiqu’il la renvoie ; celui qui, réellement, meut la balle, c’est le joueur qui l’a lancée. Maintenant il nous faut résumer toute la discussion qui précède ; et nous disons qu’on doit admettre comme démontré qu’