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naturellement ; et, par exemple, les animaux se meuvent, du moins à ce qu’il semble, d’une manière spontanée. La nature leur a donné la faculté de se mouvoir comme ils veulent ; et c’est là ce qui fait que, pour tous les êtres qui ont en eux-mêmes le principe du mouvement, on dit que c’est naturellement qu’ils se meuvent ; la nature a voulu que l’animal pût toujours se mouvoir ainsi lui-même tout entier. Quant au corps de l’animal, et considéré en lui seul indépendamment du principe interne de son mouvement propre, il peut avoir un mouvement contre nature ou naturel ; et il y a pour lui, comme pour tout autre corps inerte, une grande différence entre les mouvements qu’il peut recevoir, comme il y en a dans les éléments dont il est composé. Enfin dans les êtres qui sont mus autrement que par eux-mêmes, on peut distinguer aussi des mouvements contre nature et des mouvements naturels ; par exemple, un mouvement contre nature est celui des corps graves qui montent en haut quand on les projette, et des corps légers quand ils vont en bas, de la terre qui monte et du feu qui descend. Sans même parler du corps entier, il y a des mouvements contre nature dans les parties du corps, quand elles n’ont pas leur position régulière ou qu’elles n’ont pas leur mode d’action habituel.

Or, c’est surtout dans les mouvements contre nature qu’on peut voir clairement que c’est du dehors que le mouvement est imprimé au mobile, et l’on peut se convaincre par une pleine évidence que le mobile est mu par un autre que lui-même. Après les mouvements contre nature, les mouvements où le phénomène est le plus manifeste, ce sont ceux des êtres qui se meuvent eux-