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saisir ; mais nous sentons qu’il est là et qu’il est en notre puissance.

La conception de l’infini, circonscrit de cette façon et mis ainsi à notre portée, est précisément celle qui fait le fondement du calcul différentiel et intégral. C’est à cette seule condition que le calcul de l’infini a été rendu possible. Je ne prétends pas que Leibniz et Newton, à la fin du XVIIe siècle, aient rien emprunté au philosophe grec ; mais je signale cette coïncidence ; elle est faite pour honorer encore Aristote, tout grand qu’il est. Ce serait exagérer certainement que de dire qu’il a pressenti le calcul infinitésimal ; mais c’est être juste que d’affirmer qu’il a ouvert le chemin qui y conduit. Seulement ces traces se sont effacées comme tant d’autres, et personne n’a suivi Aristote dans ces rudes sentiers.

Après la théorie de l’infini, j’en viens avec le quatrième livre de la Physique à la théorie de l’espace et du vide, et à celle du temps.

La question de l’espace doit être étudiée par le physicien tout comme il étudie l’infini, et il doit commencer par démontrer que l’espace existe. De l’aveu de tout le monde, tout ce qui est doit être nécessairement dans un lieu, et ce qui n’est nulle part n’existe point. Parmi les diverses espèces de