Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/514

Cette page n’a pas encore été corrigée

mouvement puisse y être mis, selon que le moteur qui lui est extérieur existe ou n’existe pas. Ce qu’il faut savoir c’est à quelles conditions ce mouvement, transmis est possible. Mais au fond quand on dit qu’une chose peut tantôt être mue par son moteur spécial et tantôt ne l’être pas, cela revient absolument à rechercher comment il se fait que les choses sont tantôt en mouvement et tantôt n’y sont pas, question sur laquelle je reviendrai plus tard. Mais ici le mouvement est précédé d’un autre mouvement, et ce n’est que le premier mouvement qu’il faut étudier.

Quant au troisième argument, qui tend à prouver que le mouvement peut avoir commencé spontanément, j’avoue qu’il est plus embarrassant ; car dans les êtres inanimés, le mouvement semble se produire tout à coup sans avoir antérieurement existé. L’être est en repos ; puis tout à coup, il se met en marche, sans qu’aucune cause extérieure ait agi sur lui, du moins à ce qu’il semble. Mais c’est là une erreur. Dans l’animal, il y a toujours quelqu’un des éléments naturels dont il est formé, qui est en mouvement. Or, ce n’est pas l’être lui-même qui est la cause du mouvement de ces éléments, et c’est sans doute le milieu même dans lequel l’animal est placé ; car lorsqu’on dit que c’est l’être animé lui-même qui se meut, on entend parler seulement du mouvement dans l’espace et non des autres espèces de mouvement d’altération, d’accroissement, etc. Mais il se peut fort bien, et il est peut-être nécessaire qu’il se passe dans le corps une foule de mouvements causés par ce qui l’entoure. Ces agents extérieurs agissent à leur tour sur la pensée ou sur le désir, qui mettent eux-mêmes en mouvement l’être entier, et