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et qu’il y a repos dans les intervalles qui séparent l’action de l’Amour et l’action de la Discorde. C’est ce qu’Empédocle veut nous faire entendre, quand il dit en propres termes :


En sachant ramener leur foule à l’unité,

Puis quittant l’union pour la pluralité,

Ils vont, sans que le temps les arrête ou les presse ;

Et comme en aucun d’eux le changement ne cesse,

Dans ce cercle immuable ils se font éternels.


Examinons à notre tour où est la vérité dans ces obscurs problèmes ; car il importe de la découvrir et de la bien comprendre, non pas seulement pour la science de la nature que nous étudions ici, mais encore pour la connaissance du principe premier des choses. Nous commencerons tout d’abord en rappelant les définitions que nous avons posées plus haut dans notre Physique (Livre III, ch. 1). Nous répétons donc que le mouvement est la réalisation et l’achèvement, l’entéléchie du mobile en tant que mobile ; et, par une conséquence nécessaire, il faut supposer préalablement l’existence actuelle de choses qui peuvent être mues, quelle que soit d’ailleurs l’espèce de mouvement qu’elles reçoivent. Sans même s’arrêter à cette définition du mouvement, il n’est personne qui ne convienne que nécessairement tout ce qui peut recevoir une des espèces quelconques du mouvement, doit d’une manière générale être susceptible d’être mu. Par exemple, si l’objet s’altère, il faut que ce soit un objet susceptible d’altération ; s’il y a translation, il faut que ce soit un objet susceptible d’être déplacé dans l’espace, absolument comme il faut qu’il y ait du combustible