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affection elle-même ? Dans le cas que nous venons de citer, où l’on comparait des malades, la guérison est identique pour les deux, et elle n’a été ni plus ni moins rapide pour l’un que pour l’autre. Mais si, au lieu d’une affection identique, il s’agit d’une affection différente, la comparaison n’est plus possible. Par exemple, si d’un côté il y a l’altération d’une chose qui blanchit, et de l’autre l’altération d’une chose qui guérit, il n’y a plus là d’identité, ni d’égalité, ni de ressemblance. Il y a plusieurs espèces d’altération qu’on ne peut comparer entre elles, de même que tout à l’heure il y avait plusieurs espèces de translation, l’une en ligne droite, et l’autre en ligne courbe. Il n’y a qu’à voir alors combien il y a d’espèces d’altération et d’espèces de translation.

Si donc les mobiles, dans leurs mouvements essentiels et non accidentels, diffèrent en espèces, ils différeront aussi dans les espèces de leurs mouvements ; s’ils diffèrent en genre, leurs mouvements différeront en genre aussi, et s’ils diffèrent en nombre, les mouvements diffèreront en nombre également. Mais encore une fois, faut-il regarder à l’affection pour savoir si elle est identique ou seulement pareille, et, par exemple, si deux altérations se font avec une égale vitesse ? Ou bien faut-il regarder à l’objet altéré, pour savoir si l’un, par exemple, blanchit de telle quantité, et l’autre de telle autre quantité ? Ou bien encore faut-il regarder aux deux, c’est-à-dire à l’affection même et à l’objet qui la subit ? L’altération, dans l’affection dont il s’agit, est. ou la même, ou différente, selon que l’affection elle-même est ou identique ou différente ; l’altération est égale ou inégale, selon que l’affection est égale ou inégale elle-même.