Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/496

Cette page n’a pas encore été corrigée

de mouvement, comment reconnaîtra-t. on que l’espèce est différente ? Suffit-il, pour que l’espèce soit différente, que le sujet soit autre ? Ou faut-il que l’espèce soit autre elle-même dans un autre sujet ? Quelle est en ceci la limite ? Et comment jugeons-nous, par exemple, que le blanc et le doux sont d’une même espèce ou d’espèce différente ? Est-ce parce que la qualité parait différente dans un sujet différent ? Ou bien parce qu’en soi la qualité n’est pas du tout la même des deux côtés ?

En considérant particulièrement le mouvement d’altération, on peut se demander comment une altération pourra être égale en vitesse à telle autre altération. Par exemple, en prenant la guérison d’une maladie comme un mouvement d’altération d’un certain genre, il est possible que tel malade guérisse plus vite, et que tel autre guérisse plus lentement, de même qu’il est possible également que plusieurs malades guérissent dans le même temps. On peut dire alors que l’altération est d’une égale vitesse, puisque le malade s’est modifié et a varié dans un temps égal. Mais on peut faire une objection à ceci, et se demander précisément : Qu’est-ce qui est modifié et altéré ? Il ne peut être question, dans ce cas, d’égalité proprement dite ; car ce n’est pas de l’égalité, mais de la ressemblance qu’il s’agit, puisqu’on est passé de la catégorie de quantité à celle de qualité. A cette objection, on peut répondre que vitesse égale signifie, dans le cas dont nous nous occupons, que le même changement s’est fait dans un temps égal.

Ainsi revient la question des conditions requises pour qu’une comparaison soit exacte. Est-ce l’objet dans lequel est, l’affection qu’il faut comparer ? Ou bien est-ce l’