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contient des espèces diverses, circulaire ou en ligne droite, et parce que la ligne aussi est un genre, ou droite, ou circulaire ? Le temps ne peut pas empêcher la comparaison, puisque de part et d’autre il est le meute et toujours indivisible en espèce. Ou bien est-ce parce que la translation et la ligne ont des espèces différentes ? Et que les différences de la translation varient avec les directions dans lesquelles elle a lieu ? La translation varie même selon les moyens par lesquels elle se fait ; et, par exemple, si c’est à l’aide de pieds, on l’appelle la marche ; si c’est par des ailes, on l’appelle le vol. Ou bien ne peut-on pas dire qu’au fond ici la translation est identique, et qu’elle ne diffère que par des formes tout extérieures ? Il est bien vrai que les mobiles ont une vitesse égale, lorsque, dans nn même temps, ils parcourent une égale distance ; mais il faut, en outre, que cette distance égale ne diffère pas en espèce, et que le mouvement ne diffère pas en espèce plus que la distance parcourue. Il faut donc regarder avec le plus grand soin aux différences que le mouvement peut présenter, quand on veut faire une comparaison exacte. On doit aussi se dire que le genre même n’est pas une unité parfaite, et qu’il cache et renferme toujours en lui bien d’autres ternies qui peuvent causer une erreur ; car, parmi les homonymies, il y en a qui sont fort éloignées et qu’on reconnaît sur le champ ; d’autres, au contraire, sont fort rapprochées, et elles peuvent faire illusion, selon que les objets ont plus ou moins de ressemblance, soit par le genre dans lequel ils sont, soit pal’ l’analogie d’emploi et de situation. Ce n’en sont pas moins des homonymies, bien qu’on ait peine à les distinguer. Et, puisqu’il s’agit ici d’espèces différentes