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de le démontrer plus haut, (Livre V, ch. III), il n’y a point de génération pour un changement quelconque, pas plus pour l’altération que pour tout autre. On peut même aller plus loin ; et de nième que quand quelqu’un sort d’une ivresse, d’un sommeil ou d’une maladie pont’ revenir à un état contraire, on ne dit pas qu’il redevient savant, bien que quelques instants auparavant il fût hors d’état (le faire usage de la science, de même on ne peut pas dire précisément qu’un homme devient savant quand il acquiert la science pour la première fois. On ne peut devenir savant et sage que quand l’âme s’est apaisée et remise du trouble physique. C’est parce que ce trouble est violent dans les enfants qu’ils ne peuvent apprendre et porter un jugement d’après leurs sensations, aussi bien que les personnes plus âgées ; c’est en eux comme une agitation perpétuelle, que la nature suffit à calmer avec le progrès des années ; et qui peut se calmer aussi par d’autres causes. Mais, dans tous les cas, quand on acquiert la science soit pour la première fois, soit après ion trouble passager, c’est qu’il s’est produit toujours certaines modifications ou altérations dans le corps, de même qu’il s’en produit une quand on se réveille après le sommeil, et quand on recommence â comprendre les choses après qu’on s’est dégrisé ou réveillé complètement.

Donc en résumé, on doit voir que l’altération ne peut se produire que dans les choses sensibles et dans la partie sensible de l’âme ; si elle se produit ailleurs, ce n’est jamais que d’une façon indirecte. Mais, après cette digression, je me hâte de revenir à la théorie du mouvement, et de la poursuivre dans de nouveaux détails.