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dans le milieu dont le corps est entouré. Même réflexion pour la beauté, pour la force, en un mot, pour les vertus ou les vices du corps. Chacune de ces façons d’être consiste dans une disposition spéciale relativement à une certaine chose ; et elle dispose le corps en bien ou en mal aux affections spéciales que cette chose produit.

J’entends d’ailleurs par affections spéciales celles qui, dans l’ordre naturel des choses, peuvent produire l’être ou le détruire, à tel ou tel égard. Ainsi les vertus et les vices ne sont que des relatifs ; mais, comme les relatifs ne sont jamais eux-mêmes des altérations, et qu’il n’y a pour eux ni altération, ni génération, ni absolument parlant aucune espèce de changement, il en faut conclure que les qualités ou façons d’être ne sont pas des altérations, non plus que la perte ni l’acquisition de ces qualités. Tout ce qu’on peut dire, c’est que, pour que ces qualités naissent ou se produisent, il faut que certaines autres choses changent et s’altèrent. C’est justement ce que nous disions pour la forme et la figure. Ces autres choses sont les éléments chauds et froids, secs et humides, c’est-à-dire les éléments primitifs dont les êtres sont composés. Chaque vice et chaque vertu en particulier, qui sont des qualités, doivent varier et changer selon les lois de la nature de l’être qui les possède. Par exemple, la vertu du corps c’est d’être insensible à certaines choses, ou plutôt c’est de sentir les choses uniquement comme elles doivent être senties. Le vice du corps le rend sensible ou insensible d’une manière toute contraire à la vertu.

Ce qu’on vient de dire des qualités du corps s’applique aux qualités de l’âme. Les qualités de l’âme, en effet, consistent également à être dans une certaine disposition relativement