Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/480

Cette page n’a pas encore été corrigée

et à la destruction des choses. D’ailleurs, on voit bien que la séparation et la concrétion ne sont pas des mouvements de genres absolument différents, puisqu’elles peuvent se ramener toutes deux à un des mouvements ci-dessus indiqués. A un autre point de vue, l’aspiration que fait la poitrine n’est qu’une traction, et l’expiration n’est qu’une impulsion. De même aussi, pour l’expectoration et tous les autres mouvements par lesquels le corps ingère ou rejette quelque chose : les uns ne sont que des attractions, et les autres des répulsions. Ainsi, en résumé, on peut réduire tous les mouvements qui se font dans l’espace à ceux que nous avons indiqués plus haut.

Parmi ces mouvements, il en est encore d’autres tels que le transport et la rotation, qu’on peut faire rentrer dans la traction et dans l’impulsion. Ainsi, le transport ne peut avoir lieu que de trois manières : la chose transportée n’a qu’un mouvement accidentel, parce qu’elle est dans une autre chose, ou sur une autre chose, qui est elle-même en mouvement ; mais ce qui transporte peut lui-même être, dans une de ces trois conditions, ou tiré, ou poussé, ou tournant ; et ce transport peut avoir lieu sous ces trois formes de mouvements. Quant à la rotation, elle est un composé de traction et d’impulsion. En effet, le moteur qui fait tourner doit, tout ensemble, attirer et repousser, l’une de ces cieux actions éloignant de lui le mobile, et l’autre l’y ramenant.

Si donc le moteur qui pousse loin de soi ou qui tire à soi, doit être dans le même lieu que le mobile qui est poussé ou tiré par lui, il est évident, d’une manière générale, qu’il ne peut y avoir dans l’espace rien d’intermédiaire entre ce qui est mu et ce qui ment ; c’est-à-