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il n’est jamais en acte. Pour s’en faire quelque idée un peu approximative, il faut regarder à ces portions du temps qu’on appelle des époques et qui n’ont pas cependant une existence parfaitement déterminée, bien que cette existence soit très réelle. Qu’est-ce qu’un jour, par exemple, et à quel moment le saisir dans sa durée limitée ? Qu’est-ce également qu’une Olympiade, bien qu’elle dure quatre ans ? Le jour n’en existe pas moins, quoique à tout moment il devienne, et que sans cesse il soit autre. Nous le comptons, après qu’il est écoulé ; mais comment le compter pendant qu’il s’écoule ? A quel instant l’arrêter et le fixer ? En un sens il est, et en un autre sens il n’est point. C’est là justement le cas de l’infini, et l’on peut dire de lui, tout aussi bien que du jour ou de l’Olympiade, qu’il est et qu’il n’est pas tout ensemble. L’être n’appartient pas à l’Olympiade et au jour, en tant que ce seraient des substances séparées et individuelles ; le temps qui les forme en est toujours à devenir et à périr toujours.

Mais si l’on veut une image encore plus exacte de l’infini, c’est dans la grandeur qu’il faut le considérer et dans la grandeur indéfiniment divisible. La grandeur, du moins dans les limites où nous pouvons