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lui-même, ou est mu par une cause étrangère. Pour tous les corps qui se meuvent eux-mêmes, il est évident que le moteur et le mobile sont nécessairement dans le même lieu, puisque le moteur, qui les ment immédiatement, réside dans ces corps mêmes, et qu’il ne peut y avoir rien d’interposé ici entre le moteur et le mobile.

Quant aux corps mus par une cause étrangère, il n’y a que quatre cas possibles, attendu que le déplacement dans l’espace ne peut avoir qu’une de ces quatre causes : traction, impulsion, transport ou rotation. Tous les déplacements dans l’espace peuvent, en effet, se ramener à ces quatre là. Ainsi, la compression n’est qu’une impulsion où le moteur suit et accompagne la chose qu’il pousse, tandis que la répulsion est une impulsion où le moteur ne suit pas cette même chose. La projection a lieu quand on rend le mouvement imprimé à l’objet plus fort que ne serait sa translation naturelle, et que l’objet est déplacé dans l’espace, aussi longtemps que le mouvement existe et domine. La dilatation et la contraction ne sont pas non plus autre chose qu’une impulsion et une traction. On peut dire que la dilatation est une répulsion ; car la répulsion peut avoir lieu, soit loin du moteur lui-même, soit loin d’un autre. La contraction n’est aussi qu’une traction ; car la traction se fait, soit sur l’objet lui-même, soit sur un autre. On expliquerait de même les autres espèces de mouvements analogues, l’extension et le rétrécissement, la première n’étant qu’une dilatation, et le second n’étant qu’une contraction. Il en est encore ainsi pour toutes les autres concrétions ou séparations : elles ne sont toutes que des dilatations ou des contractions. Ici seulement, il rancirait excepter celles qui se rapportent à la génération