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même en genre, quand il a lieu dans la même catégorie, dans la substance, par exemple, dans la qualité ou dans tel autre genre susceptible de mouvement, I1 est le même en espèce, quand il va du même en espèce au même en espèce, et que, par exemple, il va du blanc au noir, ou du bien au mal, sans qu’il y ait de différences dans les espèces, qui sont d’un côté les couleurs ; de l’autre côté, le bien ; et de l’autre côté, le mal. Enfin le mouvement est un et le même numériquement, quand il va du même au même dans un même temps sans que ce temps soit interrompu ; par exemple, de cette chose blanche à cette chose noire, on de ce lieu à un autre lien dans un temps continu et le même ; car, si c’est dans un autre temps, le mouvement n’est plus un numériquement, bien qu’il puisse encore être un en espèce.

Après cette digression, qui se rapporte aux explications données plus haut (Livre V, ch. VI), je reprends la suite du sujet ; et je suppose que le temps dans lequel A fait son mouvement est représenté par K. Le mouvement de A étant fini, le temps durant lequel le mouvement se passe sera fini aussi. Mais comme les moteurs et les mobiles agissant les uns sur les autres, sont infinis, il faut que le mouvement total qui en résulte, EFGH, soit infini comme eux ; car il se peut que les mouvements particuliers de A, de B et de tous les autres soient égaux, comme il se peut aussi que les uns soient plus grands, et les autres plus petits. Mais, que les mouvements particuliers soient égaux ou inégaux, le mouvement total sera toujours infini dans les deux hypothèses. Or, comme le mouvement de A est simultané au mouvement des autres, il s’ensuit que le mouvement total a lieu dans le même temps que le mouvement