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est impossible de supposer quelque chose qui soit plus petit que le point lui-même.

Ainsi donc, l’indivisible ne pourrait se mouvoir que s’il y avait du mouvement dans un instant indivisible ; car ces deux propositions sont identiques, à savoir qu’il y a du mouvement dans un instant et que l’indivisible peut se mouvoir.

XVI.

Après avoir prouvé que le mouvement est possible ; malgré ce qu’en ont dit Zénon et quelques autres philosophes, il reste à prouver que le mouvement n’est pas infini, ainsi qu’on l’a cru quelquefois. Je dis donc d’une manière générale que le changement ne peut pas être infini ; car le changement est toujours le passage d’un certain état à un état différent, soit que le changement se passe dans la simple contradiction, soit qu’il se passe entre des contraires. Pour le changement dans la contradiction, les limites sont toujours l’affirmation et la négation, l’être pour la génération des choses, le non-être pour leur destruction. Dans les changements entre contraires, ce sont les contraires eux-mêmes qui servent de limites, puisqu’ils sont les points extrêmes entre lesquels se passe le changement. Ainsi dans l’altération, c’est-à-dire le changement d’une qualité dans une qualité différente, les contraires sont la limite du changement qui a lieu, puisque l’altération passe toujours d’un contraire à un antre contraire. Il en est. (le même encore dans le changement qui résulte d’accroissement ou de décroissance.