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parties soit dans l’un, et une de ses parties dans l’autre, puisque tout ce qui change est soumis à cette condition, ainsi que nous venons de le voir. Mais d’abord il faut écarter cette seconde alternative, puisque, si une partie de l’objet était dans l’un, et une autre partie dans l’autre, il s’ensuivrait que l’objet est divisible, ce qui serait contre l’hypothèse qui le suppose indivisible. J’ajoute qu’il ne peut pas être dans BC ; car, lorsqu’il y sera, c’est qu’il sera changé, et nous supposons non pas qu’il est changé, niais qu’il change. Reste donc qu’il soit uniquement dans AB au moment même où il change. Ainsi, le corps sera en repos dans AB ; car Être eu repos signifie Être durant quelque temps au même état et au même point. .l’en conclus que ce qui est indivisible ne peut ni se mouvoir, ni éprouver aucun changement.

Il n’y aurait qu’une seule manière de comprendre que l’indivisible puisse être en mouvement ; c’est le cas où l’on admettrait que le temps se compose d’instants ; car on pourrait dire alors que l’indivisible a été mu et a changé dans certains instants, si, d’ailleurs, on ne peut pas dire qu’il se meuve et qu’il change dans l’instant actuel qu’on ne peut saisir. Il n’est pas actuellement en mouvement ; mais il y a toujours été. Mais nous avons démontré (Livre IV, ch. XVII) que c’est là une chose impossible, et que le temps ne se compose pas plus d’instants que la ligne ne se compose de points, on le mouvement d’impulsions successives. Or, pour soutenir que l’indivisible se meut, il faudrait admettre que le mouvement se compose d’indivisibles, comme le temps se composerait d’instants, et comme la ligne se composerait de points.

Il faut donc reconnaître que le point, ni aucun autre indivisible, ne