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ne peut avoir de mouvement si ce n’est d’une manière indirecte, et j’entends par là que l’indivisible ne se meut qu’autant que la grandeur ou le corps dans lequel il est, se meut d’abord lui-même ; par exemple, comme une chose qui est immobile dans un bateau se meut, parce que le bateau lui-même est en mouvement ; ou bien comme la partie se meut par le mouvement du tout. Et quand je dis Indivisible, j’entends indivisible sous le rapport de la quantité. En effet, on peut fort bien distinguer entre les mouvements des parties, selon que ce sont les parties qui se, meuvent elles-mêmes séparément, et selon que c’est le tout où elles sont comprises qui se ment. Cette différence est surtout sensible dans une sphère qui tourne sur elle-même ; car la vitesse n’est pas identique pour les parties qui sont au centre et pour celles qui sont à la surface, en un mot pour toute la sphère ; et ceci prouve bien que le mouvement dont elle est animée n’est pas unique, comme on le croit.

Ainsi donc, nous le répétons, l’indivisible peut bien se mouvoir ; mais c’est comme une personne restant assise dans un bateau qui descend une rivière ; cette personne se ment par cela seul que le bateau où elle est s’avance avec le courant. Mais je dis qu’en soi l’indivisible ne peut réellement se mouvoir. Soit en effet un corps qui change de AB en BC, peu importe d’ailleurs qu’il change en passant d’une grandeur à une autre, ou qu’il passe d’une forme à une autre forme, c’est-à-dire d’une qualité à une qualité différente, ou qu’il change, par simple contradiction, de l’être au non-être et du non-être à l’être. Il faut nécessairement, quand le corps change, qu’il soit tout entier on en AB on en BC ; ou bien qu’une de ses