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les oppositions par contradiction. Il faut bien que la chose soit nécessairement dans un des deux opposés ; mais il n’est pas besoin jamais qu’elle soit tout entière dans l’un des deux, et c’est là ce qui constitue le mouvement qui va de l’un à l’autre.

Une objection d’un autre genre contre le mouvement, est celle qui soutient que la sphère et en général tous les corps qui se meuvent par rotation sur eux-mêmes sont en repos, attendu, dit-on, que ces corps et leurs parties étant dans un même lieu durant quelque temps, il s’ensuit d’après la définition du repos, que ces corps sont tout à la fois en repos aussi bien qu’en mouvement. A cela, je réponds en niant le phénomène qu’on allègue, et je dis que ces corps, tournant sur eux-mêmes, ne sont jamais un seul instant dans le même lieu. La circonférence qu’ils décrivent change sans cesse, et le cercle est perpétuellement différent. La circonférence n’est pas la même selon qu’on la prend du point A, ou du point B, ou du point C, ou de tel autre qu’on voudra, si ce n’est en ce sens qu’on dit de l’homme-musicien qu’il est aussi homme, sa qualité de musicien étant purement accidentelle, comme pourrait l’être toute autre qualité. La circonférence change de même sans cesse en une autre, et elle n’est jamais en repos ainsi qu’on le prétend ; et ce que je dis de la sphère peut s’appliquer également à tous les corps qui ont un mouvement de rotation sur eux-mêmes.

XV.

Ceci posé, nous prétendons que ce qui est indivisible