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lesquels la flèche reste en repos ; niais le temps n’est pas formé d’instants, comme Zénon le soutient ; et en repoussant ce principe, qu’on ne peut pas en effet concéder, on réfute du même coup l’argument de Zénon.

Reste le quatrième et dernier argument, où l’habile sophiste compare des masses égales animées d’une égale vitesse, mais s’avançant, dans le stade par exemple, en sens contraire, les unes partant de l’extrémité, les autres du milieu du stade. Zénon prétend démontrer que si l’on admet la réalité du mouvement, on arrivera à cette conclusion absurde qu’un temps moitié moindre sera égal à un temps double, Le sophisme consiste précisément en ceci, qu’on suppose qu’une grandeur égale animée d’une égale vitesse se meut dans un même intervalle de temps, soit relativement à une masse qui est en mouvement, soit relativement à une masse qui est en repos ; ce qui, cependant, est une erreur manifeste,

Soient quatre masses en repos AAAA ; soient quatre autres masses égales BBBB, partant du milieu des A. pour se mettre en mouvement ; soient enfin quatre dernières masses égales, mais qui, au lieu de partir du milieu des A, partent de l’extrémité, tout en ayant la même vitesse que les B. Le premier B atteint bien, en effet, le bout des A en même temps que le premier C atteint le bout des B, puisque le mouvement des B et des C est parallèle et égal. Mais les C ont dépassé tous les A, tandis que les B n’en sont qu’à la moitié. Donc, le temps écoulé pour les uns n’est que la moitié du temps écoulé pour les autres, puisque de part et d’autre les conditions sont parfaitement égales, Mais en même temps aussi les B ont parcouru tous les C ; car le premier C et le premier B allant