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divisible, et par conséquent ce ne sera que dans des parties successives du temps, qu’il sera vrai de dire que la chose avec toutes ses parties, est absolument au même état qu’elle était.

Si l’on niait cette théorie, et si l’on disait que ce n’est que pendant un des instants que la chose conserve cet état identique, il n’en serait pas moins certain que ce n’est pas dans une partie quelconque du temps que la chose reste en repos, puisqu’on reconnaîtrait alors que c’est pendant la limite du temps et non dans le temps lui-même. Sans doute dans l’instant, le corps existe bien toujours d’une certaine façon ; mais on ne peut pas dire qu’il y soit en repos ; car, dans un instant, il n’y a pas plus de repos qu’il n’y a de mouvement. Il est strictement vrai que, dans un instant, le mouvement est impossible ; et que le corps existe, sans qu’on puisse préciser aucun de ses rapports. Mais il n’est pas possible davantage que l’on puisse assigner un certain temps au repos, puisqu’alors on arriverait à cette conclusion absurde, qu’un corps en mouvement serait en repos, ce qui est évidemment contradictoire.

XIV.

Les démonstrations qui précèdent peuvent nous aider à réfuter les arguments sophistiques de Zénon, qui prétendait démontrer que le mouvement n’est pas possible, et qui, pour frapper davantage les esprits, prenait l’exemple d’une flèche qui vole, pour prouver que, même dans ce cas, il n’y avait pas de mouvement. Voici le raisonnement captieux dont Zénon se servait : « Si toute