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qu’autant que le fini lui-même se déplace ou qu’il mesure l’infini parties par parties. Mais cette dernière supposition est impossible puisque l’infini est incommensurable ; donc il est impossible aussi qu’un mobile infini parcoure une ligne finie.

Il n’est pas possible davantage qu’il parcoure une ligne infinie dans un temps fini ; car si le mobile infini pouvait parcourir une ligne infinie, à plus forte raison pourrait-il parcourir une ligne finie, puisque le fini est toujours compris dans l’infini ; or, on vient de prouver qu’il ne parcourt pas une ligne finie ; donc il ne parcourt pas davantage une ligne infinie. La démonstration serait encore la même si on supposait le temps infini au lieu du mobile. Ainsi, dans un temps fini, une grandeur finie ne peut parcourir l’infini, pas plus qu’une grandeur infinie ne peut parcourir le fini, pas plus encore qu’une grandeur infinie ne peut parcourir l’infini. Donc le mouvement ne pourra pas davantage être infini dans un temps fini ; car il n’y a point ici de différence à supposer que c’est le temps qui est infini ou que c’est le mobile. Du moment que l’un des deux est infini, il faut que l’autre le soit aussi de toute nécessité, puisque tout déplacement se fait dans l’espace, et qu’il exige tout à la fois et un certain temps et un certain mouvement. Si l’on suppose le déplacement infini, il faudra que l’espace et que le temps soient infinis également.

XII.

Les distinctions que l’on vient de faire pour le mouvement peuvent être faites aussi pour le ralentissement