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et il y a toujours un antérieur qu’on peut poursuivre sans fin.

XI.

De ces considérations sur la divisibilité indéfinie du mouvement et du temps, on tire quelques conséquences qu’il est bon de signaler. Comme tout ce qui se meut doit nécessairement se mouvoir dans le temps, et comme un corps doué d’une égale vitesse parcourt plus d’espace dans un temps plus grand, il s’ensuit que dans un temps infini, il ne peut pas y avoir de mouvement fini, en supposant, bien entendu, qu’il ne s’agit pas d’un mouvement fini qui pourrait être constamment le même, ni du mouvement d’une des parties de l’objet, mais du mouvement total dans le temps total. Ainsi donc, si le corps conserve une vitesse égale et uniforme, il faut nécessairement que, le mouvement étant fini, il ait lieu aussi dans un temps qui sera fini comme le mouvement lui-même ; car en prenant une partie du mouvement qui mesure exactement le mouvement entier, le corps parcourra la ligne entière qu’il décrit dans des temps égaux, et qui seront aussi nombreux que les parties elles-mêmes de la ligne parcourue. Par conséquent, ces parties seront finies en quantité. pour chacune d’elles, et quelque répétées qu’elles soient, finies également en nombre. Donc le temps sera limité et fini tout comme elles ; et le temps total sera égal an temps d’une des parties multiplié par le nombre même de ces parties.

Nous venons de supposer que le corps était animé d’une vitesse égale ; ruais la démonstration serait la même