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ni pour l’autre de ces deux divisions (livre III, ch. XI).

On peut pousser encore plus loin ces théories sur la divisibilité infinie du temps et du mouvement, et les appliquer à des changements d’une autre espèce. Ainsi, l’on peut aller jusqu’à dire que tout ce qui a été produit doit être produit déjà antérieurement ; et, réciproquement, que ce qui est produit actuellement a été antérieurement produit, en supposant toujours qu’il s’agit de divisibles et (le continus. Cependant, ce n’est pas dans tous les cas l’objet entier qui a été produit ; c’est parfois autre chose que lui, on pour mieux dire, ce n’est qu’une partie de l’objet. Ainsi, on ne peut pas dire que ce soit la maison entière qui est faite, quand il n’y a encore que ses fondements de posés. Ce même raisonnement que nous appliquons ici à la génération des choses, peut s’appliquer aussi à leur destruction ; car dans tout ce qui périt et meurt, de même que dans tout ce qui naît et se produit, il y a toujours de l’infini, parce qu’il y a toujours quelque chose de continu que l’on peut indéfiniment diviser ; et il est également impossible, et que ce qui n’a point été soit, et que ce qui est n’ait point été de quelque façon. Même observation pour périr et avoir péri ; et l’on verrait, en suivant les mêmes raisonnements, qu’avoir péri est antérieur à périr, et que périr est antérieur à avoir péri, puisqu’il y a toujours du divisible à l’infini.

Donc encore une fois, ce qui a été produit doit être produit antérieurement, et ce qui est actuellement produit doit avoir été déjà produit ; car, toute grandeur quelconque et le temps, quel qu’il soit, sont toujours indéfiniment divisibles ; et, par conséquent, quel que soit aussi le point où l’on prétend arrêter la division, ce n’est jamais un primitif