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se comprendre en un autre sens. Voici d’ailleurs un autre moyen de le démontrer. Soit, en effet, XR le temps primitif dans lequel le mouvement s’accomplit, et supposons qu’il soit divisé en K ; car un temps quelconque est toujours divisible, puisque c’est un continu. Dans le temps XK moitié de XR, l’objet se meut ou il est en repos ; même raisonnement pour KR autre moitié de XR. Si le corps ne se meut dans aucune de ces deux parties du temps, il ne se meut pas non plus dans le temps total qu’elles forment, et il y est en repos du moment qu’il ne se meut dans aucune des deux parties. S’il ne se meut que dans l’une des deux parties, n’importe laquelle, alors il ne se meut plus primitivement dans XR, comme on l’avait d’abord supposé ; car, dans ce cas, le mouvement n’est plus primitif, et il est par un autre. Donc, il faut nécessairement que le changement ait lieu dans toutes les parties du temps primitif XR où il se passe.

X.

De ce que le temps et la grandeur sont divisibles à l’infini, il ressort cette conclusion, qui, à première vue, est assez singulière, c’est que tout ce qui se meut actuellement doit avoir été mû antérieurement ; en d’autres termes il n’est pas possible d’assigner le moment précis où le mouvement commence. En effet, si dans un temps primitif XR, un corps s’est mu de la grandeur KL, dans la moitié de ce même temps, un autre corps doué d’une vitesse égale, et qui aura commencé à se mouvoir simultanément, se sera mu de la moitié de KL. Mais si ce second corps, dont la vitesse est égale, a été mu de quelque