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pouvant pas avoir de terme, ainsi qu’on l’a prouvé. Donc, il n’y aura pas de primitif dans la grandeur parcourue.

Mais il n’y en aura pas davantage, et parla même raison, dans la quantité, puisque la quantité est essentiellement continue. Si donc il ne peut y avoir de primitif ni pour l’espace, ni pour la quantité, c’est-à-dire dans les changements par déplacement, et dans les changements par accroissement ou diminution, il est clair que le mouvement dans la qualité est le seul où il puisse y avoir de l’indivisible en soi, parce qu’en soi la qualité est indivisible, et qu’elle n’est divisible qu’indirectement par la division de l’objet même dans lequel elle est.

IX.

Du reste, il faut bien remarquer que le changement, quelle que soit sa durée, et quel que soit son primitif, a lieu dans toutes les parties du temps durant lequel il a lieu primitivement ; car tout changement ayant lieu nécessairement dans le temps, changer dans le temps peut s’entendre en cieux acceptions diverses, selon qu’il s’agit du temps primitif ou du temps considéré dans un autre temps. Je m’explique ; on dit, par exemple, qu’un changement s’est passé dans telle année, non pas que ce changement ait duré toute l’année entière, mais seulement parce qu’il a eu lieu dans un certain joug de cette année. L’année est le temps par un autre ; le jour est au contraire le temps primitif. Ainsi, le changement a nécessairement lieu dans toutes les parties du temps primitif qu’il a fallu à ce qui ’change pour changer. C’est là ce qui résulte de la définition même du mot de primitif, et le primitif ne peut pas