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Ainsi l’altération sera l’acte de l’être qui peut être altéré ; et ainsi de suite.

Le mouvement étant connu dans sa définition, on ne peut pas encore l’étudier en lui-même, et voici pourquoi : c’est que le mouvement est un continu ; et comme le premier caractère du continu, c’est d’être divisible à l’infini, il faut, pour bien traiter du mouvement, rechercher d’abord ce qu’est l’infini. D’autre part, le mouvement n’étant possible qu’aux deux conditions de l’espace et du temps, il faut préalablement étudier le temps et l’espace, ainsi que l’infini. Aussi le troisième livre de la Physique est-il rempli par une théorie de l’infini, après la définition du mouvement, de même que le quatrième livre est consacré aux théories de l’espace, du vide et du temps. Je m’arrête à chacune de ces théories avec Aristote, et je commence par celle de l’infini. Aristote s’assure d’abord que la théorie de l’infini appartient bien à la science de la nature ; et la preuve qu’il en allègue, c’est que tous les philosophes Naturalistes l’ont traitée chacun à leur point de vue. La seule différence entre eux, c’est que les uns ont fait de l’infini une substance, tandis que les autres n’y ont reconnu qu’un attribut. Mais tous