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des parties du mobile, et elle s’applique nécessairement à tout corps qui a des parties. L’autre division du mouvement se rapporte à la division même du temps pendant lequel le mouvement a lieu ; car d’abord tout mouvement exige un certain laps de temps, et tout mouvement est ainsi dans le temps. De plus, le temps est toujours divisible, puisqu’il faut un temps moindre pour un moindre mouvement. Il en résulte que le mouvement est toujours divisible selon les divisions mêmes du temps pendant lequel il s’accomplit.

V.

Comme tout ce qui se meut doit se mouvoir d’une certaine espèce de mouvement, et pendant un certain temps, et que tout mouvement suppose nécessairement un mobile, les divisions doivent être les mêmes pour le temps et pour le mouvement, soit abstrait soit concret, pour le mobile et pour le récipient dans lequel le mouvement a lieu. Seulement, la division ne se fait pas de la même manière pour toutes les choses où l’on peut considérer le mouvement. Là où il y a de la quantité, la division se fait en soi, parce que la quantité est directement divisible en soi ; mais là où il n’y a qu’un mouvement de qualité, la division n’est qu’indirecte, parce que la qualité ne se divise qu’autant que le corps où elle est se trouve lui-même divisé.

Pour prouver que la division du mouvement et celle du temps sont toutes pareilles, représentons par A le temps durant lequel le mouvement a lieu, et par B le mouvement lui-même. La totalité du mouvement s’accomplit dans la totalité du temps ; dans un temps moindre, le