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parler non pas du changement définitif et complet, mais des premières nuances de ce changement ; et, par exemple, un corps qui de blanc devient noir, ne devient pas noir immédiatement ; mais il passe d’abord par le gris. Ainsi, il n’est pas indispensable que ce qui change soit dans l’un quelconque des cieux extrêmes. Il y a entre eux une foule d’intermédiaires où il peut être successivement, en quittant l’un et en allant vers l’autre, Donc, je le répète, tout ce qui change, ou plutôt tout changement est essentiellement divisible, ainsi que le mouvement, qui n’est qu’une espèce de changement.

IV.

Le mouvement n’est pas seulement divisible d’une manière générale ; il faut ajouter qu’il peut se diviser de deux façons : d’abord selon le temps qui le mesure, et ensuite selon les mouvements partiels que le mobile peut avoir. Je commence par cette dernière division.

Si, par exemple, un corps AC se meut tout entier, je dis que ses deux parties AB et BC seront également en mouvement. Soit DE le mouvement de AB, et EF le mouvement de BC, c’est-à-dire le mouvement des parties de AC. Le mouvement entier de AC doit être nécessairement DF. C’est, en effet, selon ce mouvement que le corps doit se mouvoir, puisque sons mouvement n’est que la somme des mouvements (les parties, et que nul corps ne pouvant avoir le mouvement d’un autre, l’une des parties n’a pas le mouvement de l’autre partie. Donc, le mouvement total est celui de la grandeur totale du corps entier. On peut encore prouver ceci d’une autre manière.