Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/435

Cette page n’a pas encore été corrigée

avoir mouvement ou repos comme dans le reste du temps. Mais ceci est également impossible ; car alors ]a même chose serait tout à la fois en repos et en mouvement, puisque l’instant est une seule et même extrémité pour les deux parties du temps ; et que, par une contradiction manifeste, on le suppose en repos et en mouvement tout ensemble. Enfin, on dit d’une chose qu’elle est en repos, quand elle-même et ses parties sont actuellement ce qu’elles étaient antérieurement ; mais, dans un instant, il n’y a ni antérieur, ni postérieur ; et, par conséquent, il n’y a pas de repos, pas plus qu’il n’y a de mouvement.

Donc, il faut nécessairement que le mouvement et le repos se passent dans une certaine durée de temps et non dans l’instant.

III.

A tout ce qui précède, j’ajoute cette conclusion générale que tout ce qui change est nécessairement divisible, puisque tout changement suppose et un état d’où part ce qui change, et un état où il arrive. Or, une fois que la chose est arrivée à l’état vers lequel elle tend, elle ne change plus ; et quand elle est dans l’état qu’elle va changer, elle ne change pas encore, ni elle, ni aucune de ses parties, puisqu’on entend précisément par rester dans le même état ne changer ni en soi ni dans aucune de ses parties quelconques. Mais quand la chose est en train de changer, il faut nécessairement qu’une de ses parties soit dans le premier état, et l’autre partie dans l’autre état ; car il est à la fois impossible, et qu’elle soit tout entière dans les deux, et qu’elle ne soit dans aucun. Je veux