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c’est la construction ; avant que la maison ne soit construite il n’y a pas encore de mouvement ; elle est simplement possible ; après qu’elle est construite, il n’y a plus de mouvement ; il n’y en a qu’au moment où l’acte s’accomplit avec plus ou moins de rapidité.

Aristote ne se dissimule pas d’ailleurs que cette définition pourra fort bien ne pas satisfaire tout le monde ; mais il remarque avec grande raison que définir le mouvement est chose très ardue[1] ; et il croit pouvoir affirmer que la définition qu’il risque est peut-être encore la moins imparfaite qui puisse en être donnée. Une conséquence très grave de cette définition, c’est que le mouvement n’est pas, à proprement parler, dans le moteur ; il est dans le mobile, puisque c’est dans le mobile que le mouvement se réalise et devient actuel ; il n’est en quelque sorte qu’en puissance dans le moteur[2]. Mais si d’une manière générale le mouvement est l’Acte du possible, chacun des mouvements particuliers sera défini par une modification de cette formule commune.

  1. Laplace fait la même remarque, Exposition du Système du londe, livre III.
  2. C’est aussi l’opinion de Descartes, qui peut-être a eu là quelque réminiscence involontaire d’Aristote ; Principes de la Philosophie, 2e