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Nous avons nommé continus les corps dont les extrémités sont réunies et confondues en une seule ; contigus, ceux dont les extrémités, sans être confondues, sont néanmoins dans le même lieu, et enfin consécutifs, ceux entre lesquels il n’y a rien d’homogène qui soit interposé. De ces définitions, il résulte qu’il n’est pas possible que jamais le continu soit composé d’indivisibles ; et, par exemple, il ne se peut pas que la ligne soit composée de points, comme on le dit quelquefois, attendu que la ligne est continue, et que le point est absolument indivisible. Bien des raisons le démontrent ; car, d’abord, les extrémités des points ne peuvent pas se réunir pour former un continu, puisque l’indivisible, comme est le point, ne peut pas avoir d’extrémités ni de parties. En second lieu, on ne peut pas dire davantage que les extrémités des points sont ensemble dans un même lieu et que les points sont contigus ; car, ce qui n’a pas de parties, en tant qu’indivisible, n’a pas non plus d’extrémités, et il faut bien distinguer l’extrémité d’une chose de la chose même qui a cette extrémité.

Il est donc évident que les points devraient être continus, ou tout au moins contigus, pour former un continu véritable ; et cette observation, qui s’applique aux points, s’applique également à tous les indivisibles de quelque espèce qu’ils soient. Or, les points ne sont pas continus par la raison qu’on vient de dire, à savoir que leurs extrémités ne se confondent pas en une. Mais, de plus, ils ne sont pas contigus entre eux ; car, les choses qui se touchent ne peuvent se toucher que d’une de ces trois façons : ou du tout au tout, on de la partie à la partie, ou de la partie au tort. Mais, l’indivisible étant sans